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Le journal intime d’Adam et Ève 
Shams theatre 25 rue Saint-Jean Le Vieux

Belle idée de faire parler Adam et Ève, d’évoquer leurs premières rencontres et les suivantes. C’est Ève qui raconte, elle parle beaucoup, pense Adam. Elle se demande qui est cet individu étrange qui passe son temps dans les arbres : un reptile peur-être ? un singe ? Elle le surveille, essaie de l’approcher, de le comprendre et finit bien sûr par l’apprivoiser.

Lui aussi s’interroge, mais ne tient pas vraiment à passer du temps avec cette personne avant bien sûr, d’en tomber amoureux. On connaît la suite : le serpent qui parle, la pomme, le premier bébé, etc. C’est bien joué et sympathique. 


Sebastião Salgado « Amazônia »
Palais des Papes

Des photos de toute beauté, grandes (prises au sol ou par avion) dans une grande partie de l’Amazonie nous immergent dans ce paradis vert fait de plantes et d’eaux, celles de l’Amazone et de ses confluents, mais aussi celles du ciel, les rivières volantes qui transportent de l’eau en état de vapeur, des masses immenses qui se déplacent poussées par les vents. Des fleuves aériens qui acheminent l’humidité de la forêt d’un point à un autre, protégeant les terres de l’érosion et nourrissant les cours d’eau. Véritables veines et  artères nées de la transpiration végétale qui protègent et font croître la forêt. Elles sont également à l’origine de mers d’eaux douces enserrant, découpant des îles. 

Les admirables photos de Salgado, en plus de leur esthétique puissante, nous instruisent sur la formation de ces merveilleux paysages.

Deux cents photos exposés dans la Grande Chapelle du Palais des Papes nous montrent l’extraordinaire beauté et la complexité de ces univers qui sont loins d’être plats : il y a des montagnes, des méandres incroyables, une diversité géographique et climatique étonnantes : pluies torrentielles, mers de nuages, densité de la forêt et des mangroves, un fleuve Amazone si large qu’on ne peut voir ses rives. 

Le nom « amazonie » fait bien sûr référence à la légende grecque, ce sont des soldats des premiers conquérants espagnols qui, se retrouvant à combattre des tribus comprenant des guerrières, ont donné au fleuve Maranon le nom d’Amazone. Car dans cette diversité fabuleuse vivent des hommes, certains (de moins en moins) vivant complètement en dehors de la « civilisation », une soit-disant civilisation qui les a détruits, esclavagisés, apporté toutes sortes de maladies et qui continue à les décimer. Le combat de Salgado rejoint aussi celui de centaines d’associations et de tribus se battant encore aujourd’hui contre des envahisseurs destructeurs de leurs cultures : des centaines de langues, de manières de vivre et de visions du monde différents. L’association créée par Salgado et sa femme prouve (à la fin de l’exposition) que des terres qui ont été spoliées peuvent se régénérer, être récupérées et qu’on peut faire de nouveau reculer les envahisseurs.

Accompagnée par des musiques, des sons pris sur place, et par des explications bien faites évoquant la vie de quelques tribus, l’exposition est d’une rare richesse esthétique et émotive.

Tartuffe ou quand les femmes prennent le pouvoir 
Théâtre de l’Adresse 2 avenue de la Trillade 84000 Avignon

La célèbre pièce de Tartuffe est revisitée par trois femmes qui jouent tous les rôles. Au texte d’origine en alexandrins ont été rajoutés des chansons contemporaines, des jeux de mots et des répliques très actuelles. Le rythme a été fortement accéléré et les comédiennes virevoltent d’un personnages à un autre grâce à de petits masques et quelques tenues. Les actrices qui sont également musiciennes sont excellentes et nous font passer un bon moment.


Les Etoiles » : Philippe Caubère conteur et magicie
Condition des soies- 13 Rue de La Croix

Dans ce spectacle joué dans l’antre de la Condition des soies (le lieu où les soies étaient humidifiées pour être protégées), Philippe Caubère est un merveilleux conteur. Ils nous entraîne avec Daudet dans de poétiques histoires provençales qu’il joue sans jouer. Ce ne sont pas des lectures, mais une « envie de s’amuser et d’amuser les autres, petits et grands. Et si possible, de les toucher. Une chose qui me ramène à l’enfance, la mienne comme celle de tout le monde. L’enfance de l’art aussi. Voilà, juste ça : des histoires, des paysages, des personnages, des accents. Et un pays. Le mien : la Provence. »

Le spectacle complet est en trois soirées. Dans la dernière, « Le Phare des Sanguinaires », L’Agonie de « La Sémillante », Les Vieux, Le portefeuille de Bixiou, Le Départ, La cabane, Le Vaccarès (la Camargue) et Les Étoiles, il nous livre des textes moins connus dont il fait ressortir la poésie intense cachée sous des mots simples. La culture provençale, sa vision de son païs nous enchante. Pris par le charme des mots de Daudet et la présence puissante et sereine de Caubère nous projettent dans des paysages, des atmosphères qui éveillent en nous une nostalgie profonde. 


Mahalia et moi 
Shams théâtre, 25 rue Saint-Jean Le Vieux

Le Shams est un charmant petit théâtre très accueillant, en même temps bar et restaurant situé au cœur d’Avignon qui met en avant de jeunes compagnies émergente et des formes théâtrales originales à découvrir. 

Florence Aubrun nous convie au bord du Mississippi en compagnie de Mahalia Jackson,  la Reine du Gospel. Ce chant religieux (gospel, godspel : appel à Dieu) est une expression de la souffrance des Noirs récemment émancipés, une révolte musicale née dans une Amérique raciste. Mahalia Jackson a lutté avec Martin Luther King pour l’obtention des droits civiques. Elle disait : « Je chante du Gospel car cela me donne de l’espoir… ».

Comme elle, Florence accompagnée de ses musiciens : Pierre Auguste Bona à la batterie et Rantely Rambeloson au Synthé, nous chante les grands standards des negro-spirituals : Amazing Grace, Nobody Knows the trouble I’have seen, Take my hand Precious Lord, ainsi que quelques unes de ses créations originales, certains repris par la salle tant ces chansons ont traversé le temps et les mers. 

Des extraits musicaux, de moments historiques comme : « I have a dream » de Martin Luther King, des marches pour les droits civiques et d‘interviews de Mahalia et de Thomas Dorsey, son pianiste, contribuent à nous plonger dans l’ambiance des années 50-60 aux États-Unis, 

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