La civilisation tient son nom de Minos, fils de Zeus et d’Europe, devenu roi de Crète puis mari de Pasiphaé, fille d’Helios.

Encore peu connue, la civilisation minoenne a pourtant dominé la Méditerranée orientale de 2600 à 1100 avant notre ère. Elle s’est effacé et a progressivement disparu devant l’essor de la Grèce continentale qu’elle a fortement influencé. À son apogée vers 1600 avant notre ère, elle a été au cœur des échanges méditerranéens. Par la finesse de leur art, la qualité de leur architecture, leur artisanat et le luxe de leurs productions, les Minoens ont influencé tous les peuples de la mer Egée et de la Méditerranée. On retrouve la trace de leur art en Egypte, en Turquie, en Israël, jusqu’en Syrie. On ne sait pas trop d’où ils viennent, leur situation centrale a fait qu’ils doivent être un mélange complexe de populations.

Ce qui est particulièrement étonnant, c’est la joie de vivre qui émane de leurs fresques qui montrent des jeux, des festins, des danses, des sports, notamment leurs jeux souvent représentés de femmes ou d’hommes faisant des acrobaties sur des taureaux. Dans leur art, tout est mouvement, tout le contraire des images figées et compassées de l’Egypte. Les animaux sont présentés avec bienveillance.

Leur panthéon semble dominé par une déesse-mère reliée à la nature, mais nous manquons d’éléments pour comprendre leurs rites. Leur écriture notamment n’a toujours pas été déchiffrée.

Dans toutes leurs représentations, il semble que les femmes étaient à l’égal des hommes. Dans les fresques, nous voyons des processions de porteurs et de porteuses d’offrandes. Leurs palais, installés au milieu de terres fertiles sont immmenses, sur plusieurs niveaux, abritant leur population et des magasins où des jarres immenses (de vin, d’huile, de céréales) sont entreposées. Les relations entre les chefs locaux semblent pacifiques et fondées sur la collaboration et la Crète a dû connaître une époque de paix et de prospérité qui a été mise à mal par des catastrophes (tremblements de terre de Santorin et d’autres), et par des envahisseurs qui ont saccagé leurs palais, et entraîné le déclin puis la mort de leur civilisation dont seul l’art a perduré (comme toujours).
Cnossos
Cnossos est le chef d’œuvre de l’art et l’architecture minoenne. C’est un site immense où les fouilles se poursuivent. Il comprend deux palais, des villas, des maisons, des nécropoles, des routes. Ces palais immenses ont fait naître le mythe du labyrinthe.

Dédale, l’architecte, a bâti un lieu si complexe qu’il a fait naître le mythe du labyrinthe du minautore. Six niveaux desservent autour d’une grande cour centrale des salles de cérémonie, des couloirs menant à des sanctuaires ou aux appartements royaux.

Centre administratif et religieux, la Palais comprenait d’immenses magasins remplis de grandes jarres décorées de motifs et hautes de deux mètres et plus qui devaient conserver l’huile, le vin, les céréales.
Il est reproché à Evans, l’archéologue anglais qui a fouillé le site très longtemps d’avoir excessivement interprété et exagéré en remontant des murs et des colonnes avec du ciment.


Le site est grandiose, des millions de visiteurs à selfie s’y pressent.

La salle du trône bien préservée montre le trône en pierre entouré d’une fresque représentant deux superbes griffons rouges. De très belles fresques sont présentes dans les salles : fresque des dauphins, du Prince aux Lys, des acrobaties sur un taureau, des processions, etc. Le taureau sacré très présent est un des symboles récurrents de la Crète. Des cornes géantes sont d’ailleurs présentes à l’entrée du Palais. On y voit également des femme verre à la main, des scènes de fête. Tout est en mouvement, renvoyant une image dynamique de bien être, de joie.

